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Auteur Sujet: [SUJET UNIQUE] Tout sur l'hyperthermie  (Lu 20707 fois)

18 juillet 2005 à 22:25:11
Lu 20707 fois

Ancien forum


Posté par DavidManise

Encore moi :)

Comment prévenir l'hyperthermie...

Maintenant que vous connaissez les trucs qu'a trouvés mère nature pour redistribuer la chaleur, et que vous comprenez l'importance d'éviter la surchauffe de notre corps, voici la conduite à tenir pour prévenir l'hyperthermie, dans la vie de tous les jours comme en randonnée par temps chaud...

S'acclimater

Au début de l'été, ou lorsque nous débarquons dans un environnement plus chaud que ce à quoi nous sommes habitués, notre corps s'adapte graduellement à la chaleur. Parmi ces adaptations, on note entre autres une augmentation du volume total de notre sang (qui peut augmenter de 35% dans certains cas). Pour pouvoir pousser toute cette nouvelle masse sanguine dans nos vaisseaux, notre coeur augmente aussi sa puissance contractile, et il en résulte une augmentation de son débit maximal. Lors de l'acclimatation à un environnement chaud, on note aussi une diminution partielle ou totale de la thermogénèse involontaire (production de chaleur par nos tissus adipeux), et une diminution proportionelle de notre appétit pour les aliments riches. Notre peau, par ailleurs, développe ou remet en route une certaine quantité de vaisseaux capillaires superficiels qui faciliteront ses échanges thermiques avec l'air ambiant. Toutes ces adaptations, et bien d'autres encore, permettront à notre corps de lutter efficacement — et avec moins de complications — contre la chaleur. Le fait de s'acclimater à un environnement chaud n'est pas une mince affaire pour le corps, mais toute cette dépense d'énergie pour s'adapter à la chaleur est indispensable.

Il faut généralement presque un mois d'exposition à la chaleur pour qu'une personne sédentaire puisse considérer être acclimatée à un environnement chaud. Chez les sportifs, cela se fait beaucoup plus rapidement, souvent en une semaine ou un peu moins. D'ailleurs, les personnes qui pratiquent un sport d'endurance ou une activité de haute intensité, et qui voient leur température corporelle augmenter considérablement et régulièrement tout au long de l'année, ont généralement moins besoin de s'acclimater que les personnes sédentaires. Leur corps, en effet, est déjà habitué à lutter contre une élévation endogène de sa température, et applique simplement les mêmes mécanismes dans un climat chaud.

Une personne bien acclimatée à la chaleur n'est pas seulement moins sujette à l'hyperthermie, mais elle est aussi capable de lutter contre la chaleur en dépensant beaucoup moins d'énergie qu'une personne « qui débarque ». Cela, bien évidemment, est un avantage considérable dans une situation de survie où parfois chaque gramme de sel ou chaque millilitre d'eau peut compter.

Bref, avant de partir en expédition dans le Ténéré, ou même avant de faire le GR20 en pleine canicule, prenez le temps de vous habituer à la chaleur, surtout si vous êtes une personne sédentaire (d'ailleurs je ne vous conseille pas le GR20 si vous êtes sédentaire ;)). Non seulement votre séjour sera-t-il plus agréable, mais vous préviendrez bien des problèmes et vous pourrez, si jamais une situation de survie vous tombe sur le coin du nez, tenir beaucoup plus longtemps.

Éviter de produire trop de chaleur endogène

On l'a vu plus haut, notre corps, au repos, produit déjà beaucoup de chaleur par l'entremise de son métabolisme basal. Or, ce métabolisme peut s'élever énormément en fonction de notre alimentation, notamment. Les sucres, les graisses et les aliments riches en protéines animales (comme la viande ou le fromage) agissent de manière radicale sur notre métabolisme, en le faisant s'accélérer sensiblement. Après un repas copieux, il n'est pas rare de voir notre métabolisme basal s'élever de 30 à 35%. Autrement dit, les 87 watts « standard » de chaleur que nous produisons peuvent soudainement passer à 117 ou plus. Par temps chaud, ces watts supplémentaires à éliminer peuvent être « la goutte d'eau »...

Évidemment, par temps très chaud, il vaut mieux bouger le moins possible... surtout aux heures les plus chaudes de la journée. Autant que faire se peut, limitez vos activités physiques les plus intenses à la fin de la nuit et au petit matin. Si vous partez en randonnée, l'été, partez de nuit ou partez très tôt, de manière à éviter les plus grosses chaleurs.

Éviter d'absorber trop de chaleur

Un habillement adapté permet, par temps très chaud, de limiter l'absorbtion de chaleur par notre corps. Contrairement à la croyance populaire, il vaut généralement mieux s'habiller lorsqu'il fait très chaud. Tout dépend, évidemment, de son niveau d'activité, mais une tenue vestimentaire intelligente permet de lutter contre la chaleur de plusieurs manières.

D'abord, des vêtements amples et de couleur claire permettent pendant la journée de repousser une bonne partie du rayonnement solaire, qui peut dans certains cas représenter jusqu'à 2500 watts par mètre carré... Quand le soleil cogne très dur, il vaut donc mieux porter un chapeau à larges bords, un grand t-shirt ou une chemise à manches longues, et un pantalon long.

Évidemment, ces vêtements devront impérativement être bien aérés, de manière à ne pas emprisonner la chaleur et l'humidité. L'idéal est du coton à tissage lâche, ou encore du coton très usé. Évitez évidemment les tissus synthétiques, ou même les vêtements en coton épais comme les jeans ou la plupart des pantalons militaires, qui font l'effet de petits bains-maries dès que le mercure s'élève. Évitez finalement les vêtements resserrés aux poignets, aux chevilles ou au cou qui limitent la ventilation et bloquent les échanges d'air entre l'intérieur des vêtements et le monde extérieur.

Une tenue vestimentaire adaptée nous permet aussi, et cela est d'un intérêt non-négligeable, d'optimiser l'efficacité de notre transpiration. Comme nous l'avons vu précédemment, notre transpiration n'est efficace dans sa lutte contre la chaleur que dans la mesure où elle s'évapore tout en étant en contact avec notre peau. Une goutte de sueur qui roule de notre front, nous pend au nez et tombe par terre n'est rien d'autre qu'une goutte d'eau perdue. Elle ne nous rafraîchira pas du tout. Des vêtements qui absorbent la transpiration peuvent ainsi nous aider à retenir toutes ces gouttes qui voudraient tomber, en les forçant à s'évaporer. Évidemment, pour ce faire, il faut que les vêtements absorbants soient suffisamment proches de la peau pour être en contact avec elle. Un simple bandana de couleur claire porté sur la tête peut ainsi faire une différence énorme dans l'efficacité de notre transpiration. Un « marcel » porté sous la chemise agira de même, en retenant notre transpiration contre notre peau.

Finalement, il est important de considérer la chaleur que l'on peut absorber par conduction lorsque l'on marche sur un sol chaud. Des chaussures à semelle isolante sont parfois un plus. Notez bien qu'il s'agit avant tout d'isoler la plante de nos pieds du sol... Pour ce faire, la plupart des chaussures à semelles en caoutchouc mousse (comme la plupart des chaussures de sport) font très bien l'affaire... et y compris les fameux « thongs » !

Par temps extrêmement chaud, l'idéal est donc de porter :

    * un bandana de couleur claire et/ou un chapeau à larges bords
    * un t-shirt mince mais ajusté, ou un juste-au-corps en coton de couleur claire
    * une chemise en coton ample, de couleur claire, et dont les poignets et le collet resteront largement ouverts
    * un pantalon ample en coton de couleur claire
    * des chaussures dotées d'une semelle isolante... ou des thongs !

S'hydrater en permanence

L'hydratation est une donnée tellement importante de la survie que j'y consacrerai un chapitre entier (voir plus loin). En attendant, retenez déjà l'essentiel : l'eau nous permet de lutter efficacement contre la chaleur. Dès que nous manquons d'eau, même un tout petit peu, nous perdons le plus gros de nos moyens pour lutter contre la chaleur. Par temps chaud, il faut donc absolument boire énormément, même si on n'a pas soif.

La soif est en effet un très mauvais indicateur de l'avancement de votre déshydratation. La meilleure façon de surveiller de près votre niveau d'eau, c'est de vérifier la couleur et le volume de vos urines. Tant que votre urine est claire comme de l'eau de source, et tant qu'elle est abondante, vous êtes parfaitement bien hydraté(e). Dès que votre urine devient plus foncée, et dès qu'elle diminue en volume, cela signifie que vous êtes déshydraté(e), et qu'il faut boire.

Aider son circuit de refroidissement naturel

On me considère souvent comme un grand malade lorsqu'on me voit faire mon jogging sur les sentiers du Vercors, à midi, en plein coeur de juillet. Alors même que la plupart des gens se glissent à l'ombre et ne bougent plus, je sors de chez moi et je pars faire une petite heure et demie de course à pied. On me dit de temps en temps que le soleil m'a tapé un peu trop fort sur la tête... Mais justement non. Pour éviter la surchauffe, j'utilise une série de trucs très simples, qui me permettent de courir en plein cagnard sans prendre de risques. Les voici :

D'abord, je porte toujours un t-shirt et un bandana de couleurs claires, qui me permettent de repousser une bonne partie du rayonnement solaire direct. Ensuite, je m'assure d'être parfaitement bien hydraté avant de partir. Autrement dit, une heure ou plus avant mon jogging, je bois autant d'eau que mon estomac ne peut en contenir. Un litre, un litre et demi... L'idée est de boire jusqu'à la limite de la nausée, afin de forcer l'eau (mécaniquement) à passer rapidement le sphinter pylorique (la sortie de l'estomac). Elle est ainsi absorbée très rapidement par le gros intestin (en quelques dizaines de minutes seulement). Je cours également avec une réserve d'eau suffisante : un litre à l'heure au moins. Je commence à boire dès le début de ma course, et je sirote cette eau constamment (les gourdes souples, contenues dans un petit sac à dos et munies d'un tuyau sont extrêmement pratique pour s'hydrater facilement et sans perdre de temps).

Ensuite, avant de partir je trempe mon t-shirt et mon bandana dans l'eau. C'est plutôt désagréable au début, mais l'évaporation de cette eau, pendant les premières minutes de course, me permettent de ne pas avoir chaud du tout. Ma transpiration remplace ensuite cette eau au fur et à mesure.

Quand je cours, on me voit constamment zigue-zaguer d'un côté et de l'autre de la route. Je m'arrange, en effet, pour courir le plus souvent possible dans l'ombre des arbres, quitte à faire quelques mètres de plus.

Finalement, je sais que c'est à la montée que mon effort sera le plus important et que j'aurai le plus de mal à me refroidir. En courant à midi, je profite des courants thermiques qui, à cette heure, descendent de la montagne. Je cours donc contre une légère brise provenant des sommets... à la descente, où l'effort physique est bien moins intense, j'ai le vent dans le dos, mais peu importe. Le pire est déjà passé.
En résumé par temps chaud, il faut...

   1. s'acclimater (éviter les activités trop engagées avant d'avoir laissé votre corps s'adapter à la chaleur) ;
   2. s'habiller correctement en ne négligeant pas la tête (vêtements amples, de couleur clair et/ou vêtements clairs absorbant la transpiration et lui permettant de s'évaporer tout en restant en contact avec notre peau) ;
   3. s'isoler du sol en portant des chaussures adaptées (ou des thongs...)
   4. éviter de produire trop de chaleur en évitant les aliments riches et les activités physiques intenses ;
   5. limiter ses activités au strict nécessaire pendant les heures les plus chaudes de la journée, et préférer autant que possible la fin de la nuit pour ses activités les plus intenses ;
   6. s'hydrater en permanence (près d'un litre à l'heure en période de sudation intense)

Ciao ;)

David
« Modifié: 21 décembre 2007 à 07:43:50 par Maximil »

18 juillet 2005 à 22:49:32
Réponse #1

Ancien forum



Posté par James

Tafdak, quelques commentaires:


1 S'acclimater: la climatisation c'est pas bon et ca n'acclimate personne. Je deteste.
2 S'habiller (ou ne pas s'habiller !). Le tee shirt protege du soleil, mais ne sert a rien par 50 degres a l'ombre. la transpiration qui s'evapore sur du linge est perdue, et ne refroidit que le linge, elle doit rester sur la peau pour etre efficace. le corps nu est a l'aise entre 25 et 37 degres, plus bas et plus haut pour certains.
3 Isolation de toute source de chaleur. Mouiller les vetements si necessaire.
4 Ne pas manger ou seulement manger tres pimente, ca fait fait transpirer meme les plus reticents. Manger demarre la digestion qui monte la temperature centrale de par son travail. Mais transpirer demande de l'eau (et du SEL!)
5 Mieux vaut faire la sieste a l'ombre que de travailler au soleil, dicton provencal.
6 Boire, boire, boire, boire avant d'avoir soif, because quand il fait chaud c'est trop tard. Buvez a la place de manger, c'est plus utile! En gros, remplacez la bouffe par l'eau et le piment de cayenne.
Utilisez des gourdes en peau, ou enroulez les d'un linge humide!



Eh, tiens, en parlant de piment de cayenne, excellent aussi pour stopper net les hemoragies et desinfecter les plaies....

18 juillet 2005 à 22:59:53
Réponse #2

Ancien forum



Posté par DavidManise
Pour ce qui est des vêtements, un t-shirt ajusté qui touche à la peau permet le meilleur des deux mondes : éviter de gaspiller l'eau en la laissant tomber par terre en gouttes entières qui ne s'évaporent pas, tout en bloquant une bonne partie des chauds rayons du soleil s'il est de couleur claire.

Ciao ;)

David
« Modifié: 21 décembre 2007 à 07:42:27 par Maximil »

18 juillet 2005 à 23:18:52
Réponse #3

Ancien forum



Posté par James
Le piment, ca contient de la capseine, qui est le composant actif des bombes lacrymogenes modernes, oui ca pique, mais ca arrete la pire hemorragie...
« Modifié: 21 décembre 2007 à 07:42:44 par Maximil »

19 juillet 2005 à 00:17:21
Réponse #4

Ancien forum



Posté par maximil

A savoir aussi que l'hyperthermie peut provoquer des vomissements plusieurs heures après avec un énorme mal de crâne... j'ai hélas appris cela à mes dépends...

19 juillet 2005 à 01:38:05
Réponse #5

Ancien forum



Posté par GrabSteinKraut

Citation de: James  link=1121718312/0#1 date=1121719772
4 Ne pas manger ou seulement manger tres pimente, ca fait fait transpirer meme les plus reticents.


Tiens donc, c'est pour cela qu'au proche-orient, ou dans le magreb chez la famille à mon père, on mange super-picant.

Merci de l'explications !! :)

18 juillet 2005 à 22:23:01
Réponse #6

Ancien forum



Posté par DavidManise

Salut :)

L'hyperthermie...

Du grec « hyper », qui veut dire « au-dessus », ou « trop », et « therme », qui signifie chaleur. L'hyperthermie est l'élévation de notre température corporelle interne au-dessus de 37°C.

Les effets d'une hyperthermie généralisée sur notre organisme sont nombreux et complexes. Tout le monde connaît les fameux « coups de chaleur ». On les reconnaît généralement à une perte de conscience. La peau de la victime est rouge, brûlante, et souvent sèche (mais pas toujours). Faire un coup de chaleur sur une plage bondée, entouré de 5 potes frais et dispos et à 15 mètres du poste des secouristes, ça passe encore (bien que des lésions irréversibles puissent avoir lieu dans tous les cas). Faire un coup de chaleur tout seul sur un sentier de montagne et s'écrouler en plein cagnard, c'est déjà largement moins drôle. Il est donc important de reconnaître les symptômes qui précèdent les troubles plus sérieux, et de savoir à tout prix prévenir la surchauffe.

Les premiers avertissements... de 37,2°C à 38°C (stade 1)

Illustrons un peu.

Vacances d'été. Mi-juillet. 41°C à l'ombre. Vous marchez en montagne. Altitude : 725 m. Ça monte raide. Le soleil cogne dur. Il n'y a pas de vent. Vous transpirez abondamment et vos vêtements vous collent à la peau. Les autres aussi ont chaud, mais personne ne se plaint. Il faut avancer. Il fera moins chaud plus haut.

Quelqu'un fait un petit commentaire intelligent : « On aurait dû partir plus tôt, quand-même ». Il n'a pas tort. Le soleil est bien haut, déjà. Mais on marche quand-même. Après-tout, faut profiter des vacances et voir du paysage...

Vous prenez un rythme. Ça avance... on n'a rien sans rien. N'empêche la « clim » du bureau vous manque, tout à coup. Vous vous rendez compte que vous avez le pied moins sûr. Vos semelles s'accrochent un peu plus souvent aux cailloux. Vous avez les jambes lourdes, un peu molles. Vous vous sentez faible... Un peu de nausées, peut-être... Vous avez un peu mal à la tête... elle semble toute légère, d'ailleurs, votre tête... vous avez très soif, très chaud, et vous transpirez abondamment.

STOP !!!

Les autres ne se plaignent peut-être pas, mais il est temps de trouver un coin d'ombre et de faire une pause. Vous en êtes déjà aux tous premiers stades de l'hyperthermie. Rien n'est encore grave, mais si vous continuez comme ça, vous allez droit au coup de chaleur.

Ne faites pas l'erreur de croire que ce genre de scénario ne peut se produire qu'en été, ou encore seulement lorsqu'on fournit un effort physique intense. Une hyperthermie à l'effort peut se produire même en plein hiver. De même, le fait de rester immobile et aussi zen qu'une cheminée de briques ne constitue pas une garantie contre la surchauffe. Le nombre de coups de chaleur que l'on recense chaque année sur les plages françaises est là pour le prouver (et — histoire de rester dans le domaine du bon goût — je ne parle pas des maisons de retraite ni de l'été 2003...).

C'est horriblement simple :

  1. soit notre corps absorbe plus de chaleur qu'il ne peut en évacuer, et on surchauffe ;
  2. soit notre corps produit plus de chaleur qu'il ne peut en évacuer, et on surchauffe ;
  3. soit notre corps absorbe ET produit plus de chaleur qu'il ne peut en évacuer, et on surchauffe.

Les premiers symptômes de l'hyperthermie sont les suivants :

   * sensation d'avoir trop chaud
   * soif intense (pas toujours)
   * transpiration abondante
   * maux de tête (plus ou moins intenses)
   * tête qui tourne
   * nausées, vomissements (pas toujours)
   * sensation de faiblesse
   * spasmes musculaires (pas vraiment des crampes... des contractions plus légères, parfois indolores, mais involontaires)
   * détérioration progressive de la motricité fine (« deux mains gauches », pied moins sûr, etc.)

Dès que vous ressentez l'un ou plusieurs de ces symptômes : STOP !!! Il faut faire redescendre votre température corporelle. À ce stade, vous disposez encore de 75% de vos points de Q.I. environs. Suffisamment, en tout cas, pour reconnaître le danger et prendre des mesures efficaces. Faites-le avant que les choses ne deviennent plus graves.

Les vraies emmerdes commencent... de 38°C à 39°C (stade 2)

Revenons à notre montagne. Vacances d'été. Mi-juillet. Toujours 41°C à l'ombre. Vous marchez encore. Altitude : 880 m. Ça monte encore plus raide. Le soleil cogne encore plus dur. Il n'y a toujours pas de vent. Depuis un bon moment, déjà, vous sentez votre thermostat qui surchauffe. Vous êtes de plus en plus faible, de plus en plus étourdi(e)... et les nausées vous taraudent l'estomac. Le groupe vient de faire une petite pause, en plein soleil, et vous repartez. Et là, soudain, quelqu'un vous parle :

- « Où tu vas ? Pourquoi tu redescends ? On monte la montagne, là... On descend pas... »

Vous ne comprenez pas trop... mais ça vous énerve qu'on vous critique. Vous lancez donc deux ou trois insultes au hasard, ce qui ne vous ressemble guère. Surpris(e), vous vous assoyez sur un rocher brûlant, en plein soleil, alors qu'un petit bois de hêtres bien frais longe un ruisseau à 15 mètres de là. Comme au premier stade d'hyperthermie, vous :

   * ressentez toujours cette sensation d'avoir trop chaud (mais encore pire)
   * avez encore plus soif
   * transpirez abondamment
   * avez toujours mal à la tête (parfois avec une impression de fourmillement « dans le cerveau »)
   * avez la tête qui tourne, des vertiges
   * avez des nausées, et vous vomissez peut-être
   * vous sentez faible (vraiment très faible)...
   * voyez votre motricité fine se détériorer encore plus...
   * êtes d'humeur changeante, avec des tendances à l'aggressivité, voire au délire...

en gros, vous ressentez tous les symptômes (plus ou moins aggravés) d'une surchauffe de stade 1, mais en plus :

   * vous êtes de plus en plus désorienté(e) et confus(e) : vous pourrez comettre des erreurs stupides sans vous en rendre compte, vous aurez du mal à formuler une phrase complexe, ou vous aurez du mal à élaborer une stratégie, même simple... Dans cet état, votre Q.I. est grosso modo diminué de moitié. C'est malheureux, mais il est important de le savoir, pour éviter d'en arriver là. J'ai vu des gens, dans ce genre d'état, reprendre la marche après une pause et repartir dans une mauvaise direction en oubliant leur sac à dos... J'en ai vu d'autres me regarder droit dans les yeux, à trois jours de kayak du village le plus proche, tituber sur la berge d'une rivière en me disant « attends-moi ici, je vais nous acheter des bières » ;
   * les crampes s'installent : on n'a plus affaire à ces petites contractions involontaires, mais bien à de véritables crampes musculaires ou abdominales, qui apparaissent et disparaissent de manière plus ou moins cyclique ;
   * le pouls devient rapide et faible ;
   * la respiration est parfois haletante ;
   * la peau est pâle, humide et fraîche.

Juste après ce stade, c'est la perte de conscience. S'il vous reste un peu de points de Q.I. alors que vous déambulez dans cet état, il faut à tout prix faire redescendre votre température interne, lentement mais sûrement.

Dans les faits, les gens qui atteignent ce stade d'hyperthermie ne peuvent généralement pas s'en sortir seuls. Désorientés et diminués intellectuellement, ils commettent généralement des erreurs grossières (comme s'asseoir en plein soleil ou d'oublier sa gourde) et s'enfoncent souvent jusqu'au troisième stade de l'hyperthermie, le coup de chaleur proprement dit. Il faut donc à tout prix reconnaître ces signes et apprendre à agir rapidement et efficacement avant qu'il ne soit trop tard.

Le coup de chaleur... au-dessus de 39°C (stade 3)

Le coup de chaleur se reconnaît généralement à un symptôme très simple : l'évanouissement. On distingue cependant deux types de coups de chaleur, causés par deux mécanismes bien distincts. On les désigne généralement comme étant le « coup de chaleur à l'effort » et le « coup de chaleur classique », mais cette distinction prête à confusion.

Dans certains cas (et c'est souvent ce qui arrive lors d'un exercice intense, ou chez des personnes mal acclimatées), l'évanouissement survient à cause d'une diminution brutale de l'afflux de sang au cerveau, causée par le drainage rapide du volume sanguin vers les petits vaisseaux de la périphérie. Le cerveau, subitement privé d'un afflux sanguin minimal, manque d'oxygène et la personne s'évanouit. La position horizontale aidant à remplir immédiatement le cerveau de sang, la personne retrouve généralement ses esprits en quelques secondes.

La personne atteinte par ce coup de chaleur « à l'effort » peut ainsi tomber dans les pommes alors que sa température interne n'est pas très élevée. Elle peut aussi s'évanouir subitement sans passer par le premier et le second stade décrits plus haut. Ce type de coup de chaleur est généralement beaucoup moins grave, et le plus souvent sans séquelles (le plus grand risque étant la chute elle-même).

Le coup de chaleur « classique », quant à lui, survient lorsque le cerveau est chimiquement incapable de continuer à fonctionner à cause d'une température trop élevée. Il ne s'agit pas d'un simple problème mécanique de drainage du sang, mais bien d'un problème biochimique complexe. Le seuil à partir duquel on s'évanouit à cause de la surchauffe de notre cerveau dépend de plusieurs facteurs, certains individuels et d'autres circonstantiels, mais on peut affirmer qu'à partir du moment où notre température centrale corporelle dépasse les 39°C, on risque la perte de conscience, et des séquelles importants au cerveau, aux reins et au foie.

La littérature indique généralement que ce type de coup de chaleur est reconnaissable de par le fait que la peau de la victime est sèche et chaude au moment du collapsus, alors que dans le cas du coup de chaleur « à l'effort », la victime transpire généralement abondamment... Mais cette distinction ad hoc n'est pas toujours valable. On voit certains cas où la victime d'un coup de chaleur classique continue de transpirer juste avant la perte de conscience... sa peau est donc encore humide alors qu'elle s'effondre, d'où une seconde confusion possible.

Dans tous les cas, seule la prise de température (rectale) permet de déterminer avec certitude la gravité de la situation, le comportement à adopter et les séquelles à prévoir. Dans tous les cas, si vous devez retenir une seule chose de tout ce blabla, c'est ceci : Dans le doute, il vaut toujours mieux agir comme s'il s'agissait d'un coup de chaleur classique (le plus grave des deux).

Et que faut-il faire, justement ?

D'abord, prévenir le coup de chaleur.

Ensuite, si on ne réussit pas à le prévenir, il faut faire redescendre graduellement la température centrale de la victime en prenant toutes les mesures qui s'imposent :

   * l'allonger sur le côté (position latérale de sécurité, idéalement) si possible dans un endroit frais, à l'ombre et/ou dans un courant d'air ;
   * la dévêtir (ne traînez pas, coupez les vêtement si nécessaire) ;
   * humecter graduellement sa peau à l'aide d'un chiffon humide et tiède, ou d'un brumisateur (pas d'eau froide ou de glace : risque mortel d'hydrocution) ;
   * si la situation le permet, prendre la température (rectale) de la victime et appeler ensuite les secours, en transmettant bien la température maximale atteinte par la victime (c'est cette information cruciale qui déterminera d'entrée de jeu la conduite à tenir et les séquelles prévisibles) ;
   * en l'absence de courant d'air, agiter une serviette, apporter un ventilateur, souffler vous-même, peu importe... l'idée est de créer un courant de convection pour accélérer l'évaporation de l'eau sur la peau de la victime ;
   * recommencer ainsi le cycle humectation/évaporation jusqu'à l'arrivée des secours ou jusqu'à ce que la personne reprenne complètement conscience.

NE JAMAIS :

   * faire boire une personne inconsciente ou semi-consciente (risque de noyade) ;
   * refroidir brutalement la personne, en l'aspergeant d'eau glacée ou en la jetant dans un bain même tiède (risque mortel d'hydrocution).

Sachez par ailleurs qu'une personne dont la température centrale s'élève sérieusement peut dans certains cas avoir des comportements complètement incohérents, menaçants ou violents, verbalement ou physiquement. Tout cela est causé par des dérèglements chimiques dans le cerveau, et ces troubles se règlent généralement d'eux-mêmes lors du retour à une température normale. N'oubliez pas la première règle du code de conduite de tout bon secouriste : ne pas s'exposer soi-même à un danger lorsqu'on veut porter secours à quelqu'un. Faites donc votre possible mais prenez avant tout les précautions qui s'imposent pour porter assistance à la personne sans vous mettre vous-même en danger.

Ciao ;)

David

18 juillet 2005 à 22:17:49
Réponse #7

Ancien forum



Posté par DavidManise

Bon c'est d'actualité ;)

Si vous prononcez le mot hyperthermie à un secouriste en montagne, il lèvera les yeux au ciel en soupirant. Les cas d'hyperthermie représentent à eux seuls plus de la moitié de leurs interventions en été, surtout en moyenne montagne (en haute montagne, il fait plus frais, évidemment). Ils en ont marre de ramener des touristes bloqués au milieu des sentiers par les crampes et les vomissements... et ils ont encore plus en horreur le fait de devoir de temps à autre ramener un cadavre... une autre victime de la chaleur ou de ses effets secondaires. Car si l'hyperthermie handicappe et tue bel et bien directement, elle diminue aussi fortement notre jugement et nos capacités de raisonnement. Avec un cerveau qui surchauffe, nous commettons des erreurs qui peuvent être les prémisses d'un calvaire en bonne et due forme...
Notre circuit de refroidissement

Mère Nature, dans sa grande bonté, nous a équipé d'une série de mécanismes qui nous permettent d'éviter la surchauffe. Voici les principaux équipements de série dont nous disposons (les vêtements, l'équipement et les trucs que je vous donnerai ensuite sont en option).

Dès qu'il détecte la moindre surchauffe de nos centres vitaux, notre corps met en branle les quatre processus suivants :

1- Dilatation des vaisseaux capillaires (vaso-dilatation)

Juste sous la surface de notre peau, des millions et des millions de petits vaisseaux capillaires (pas plus gros qu'un cheveu, d'où leur nom) forment un véritable treillis. Ces millions de petits vaisseaux, en se dilatant, pompent littéralement du sang surchauffé de l'intérieur du corps et le tirent près de l'épiderme, où il pourra se débarrasser de sa chaleur plus facilement. Dans certains cas, moins d'un demi-millimètre sépare le flux sanguin de la surface externe de la peau, ce qui facilite grandement les échanges thermiques avec le monde extérieur. Quand tous nos capillaires cutanés sont dilatés, près d'un tiers de notre volume sanguin peut ainsi se retrouver près de notre épiderme, en contact presque direct avec l'air ambiant.

Deux éléments simples favorisent le larguage de chaleur dans l'athmosphère lorsque nous capillaires superficiels sont ainsi dilatés. D'abord, notre graisse est un excellent isolant. Tant que le sang surchauffé reste en-dessous de notre masse adipeuse, il ne peut pratiquement pas évacuer sa chaleur, alors qu'en allant flirter avec notre épiderme, il passe la frontière isolante de nos poignées d'amour et peut se refroidir plus aisément. Secundo, en passant tout près de la surface de notre peau, ce sang est refroidi par l'action de l'évaporation de la sueur (voir plus loin). Ainsi débarrassé de sa chaleur, notre sang revient vers le centre du corps, et le cycle recommence, ce qui a pour effet de déplacer efficacement la chaleur du centre du corps vers l'extérieur. Pour faire simple, on peut dire que notre corps, comme les voitures (sauf les dodoches), jouit d'un véritable circuit de refroidissement au liquide.

Fait important à noter, une déshydratation, même légère, rend le sang beaucoup plus visqueux. Dans cet état, il peut difficilement circuler dans nos capillaires. La déshydratation rend donc le mécanisme de la vaso-dilatation beaucoup moins efficace à lutter contre la chaleur.

2 - Sécrétion de sueur par les glandes sudoripares

Notre peau est constellée de petits trous. Les pores. Dans chacun de ces trous, on trouve une petite glande, remplie de sueur. On appelle ces glandes les glandes sudoripares. Un individu de corpulence moyenne en a environs deux millions et demi. Les hommes en ont un peu plus, et les femmes en ont un peu moins. Elles sont réparties plus densément sur la tête, le visage, le milieu du thorax et le haut du dos, mais il y en a partout sur le corps, à l'exception des organes génitaux externes. Dès que nous avons trop chaud, nos pores se dilatent, nos glandes sudoripares s'ouvrent et laissent s'échapper de la sueur : nous transpirons. Cette sueur pompe de la chaleur à notre peau par évaporation. Et comme notre peau est réchauffée par le sang affluant à sa surface par l'action des capillaires dilatés, notre peau refroidit notre sang, qui a son tour va refroidir nos organes internes.

Lorsqu'on fournit un effort physique intense, ou par temps extrêmement chaud, notre corps peut ainsi laisser s'évaporer plusieurs dizaines de litres d'eau par jour. Même dans des conditions beaucoup moins extrêmes, il est très important de boire suffisamment afin permettre à notre corps de produire suffisamment de sueur pour réguler notre température sans pour autant manquer d'eau (déshydratation). Manquant d'eau, notre production de sueur diminue, ce qui nous handicappe gravement dans notre lutte contre la chaleur (pour plus de détails au sujet de l'eau, voir « Physiologie — L'importance de l'eau en toutes circonstances... »).

La sueur est un liquide éminament complexe. Il est bourré de substances chimiques diverses et variées, mais ses trois principaux composants sont l'eau, le sel et le potassium. Les personnes acclimatées aux environnements chauds ont une transpiration beaucoup plus pure que les autres : leur sueur contient moins de sel et moins de potassium. Et ça a son importance, dans la mesure où les sels minéraux que l'on perd en transpirant doivent être remplacés, faute de quoi nous risquons des complications. Dans leurs premiers stades, d'ailleurs, ces complications ressemblent beaucoup aux premiers signes d'une déshydratation en train de s'installer (crampes musculaires ou abdominales, maux de tête, confusion, irritabilité...). Si on transpire beaucoup pendant une période d'une demie-journée ou plus, il est donc important de s'assurer d'avoir suffisamment d'apports en sel et en potassium.

Une alimentation équilibrée remplace sans aucun problème les sels minéraux perdus par la transpiration, même abondante. L'utilisation des fameuses pastilles de sel (très à la mode dans les années 80) est généralement superflue, tant que l'on peut manger correctement. En randonnée, on peut, par exemple, manger un peu de produits salés, ou boire des bouillons en cube (riches en sodium). Les apports en potassium seront, eux, couverts par des fruits (et surtout des bananes) déshydratés.

3 - Diminution du métabolisme basal

Notre métabolisme est l'ensemble des réactions chimiques qui ont lieu dans nos cellules. Ces réactions chimiques, en plus de nous faire vivre, produisent de la chaleur. Au repos, une personne en santé, de corpulence moyenne et dans un environnement tempéré, produit environs 75 kilocalories de chaleur à chaque heure. Cela représente une production de chaleur d'environs 87 watts. Autrement dit, si votre chauffage tombe en panne, vous pouvez chauffer une pièce de taille moyenne en invitant chez vous une vingtaine de copains (vous les faites entrer et sortir pour régler la température, tout simplement...). Ces 87 watts produits par notre métabolisme basal ne représentent pas grand chose pour chauffer une pièce, certes, mais ils sont suffisants pour faire surchauffer un corps humain, surtout lorsque les températures ambiantes sont élevées. Notre métabolisme basal peut s'accélérer, par l'action de la caféine, de l'adrénaline, ou les cocktails complexes d'hormones sécrétés par notre corps lorsqu'il s'acclimate au froid. Un travail physique intense peut, quant à lui, multiplier notre production de chaleur par 20, voire plus dans certains cas. Ce faisant, nous rivalisons, en termes de watts, avec la plupart des convecteurs électriques que l'on trouve sur le marché !

Par temps chaud, notre métabolisme basal est considérablement réduit, par l'action de notre système nerveux parasympathique (le même qui est responsable de toutes les fonctions les plus « zen » de notre corps, de la digestion au sommeil, en passant par la vaso-dilatation et le ralentissement des battements cardiaques). En nous forçant ainsi à nous calmer, notre corps peut, de lui-même, faire diminuer notre production de chaleur au repos. On peut évidemment l'aider en ne bougeant pas trop, surtout pendant les heures les plus chaudes de la journée.

4 - Recherche instinctive de fraîcheur

Eh oui. Lorsque notre corps surchauffe, notre cerveau nous envoie des signaux, sous la forme d'envies, pour nous pousser à adopter un comportement adéquat. Typiquement, lorsqu'on a chaud, on a envie de trouver un coin frais et de ne plus bouger. Bien que tous ces comportements soient en grande partie acquis (on les apprend, ils ne sont pas innés), une certaine partie d'entre eux est néanmoins dicté par notre « instinct ».

Lorsqu'on a très chaud, en montagne, et qu'on trouve un coin frais sous les hêtres, on se sent instantanément bien. Notre cerveau, par l'entremise de composés chimiques ultra-complexes, nous fait ressentir du plaisir, dans le but de nous pousser à rester là. C'est en écoutant ce genre « d'instincts » que les animaux survivent dans la nature. C'est également cette faculté innée qu'à notre corps à reconnaître les situations qui lui font du bien qui permet aux très jeunes enfants de survivre en forêt souvent plus longtemps que les adultes les plus aguerris. Les enfants écoutent leur corps, et ils répondent ainsi très souvent (et dans le mesure du possible) à leurs besoins physiologiques concrets. Et la survie, c'est ça, à peu de chose près...

Ce même genre « d'instinct », après quelques jours en forêt sans manger grand chose, nous fait aussi fantasmer sur de la nourriture. Je me souviens, lors d'expériences de survie volontaire, d'avoir rêvé parfois pendant des heures à du fromage fondu, au point d'en saliver et d'en pleurer... surtout à des pâtes avec plein de fromage fondu. Mon corps m'envoyait là un signal très clair : je manquais de calories, de carburant à brûler. J'avais en effet accès à quelques plantes sauvages comestibles (riches en minéraux, vitamines et protéines, mais pauvres en calories), et j'avais mangé un peu de lièvre (une viande extrêmement maigre)... sans plus. Bref, mon corps me signalait ce qui manquait dans mon alimentation sous forme d'envies. Si vous avez déjà fréquenté une femme enceinte (ou si vous en avez déjà été une...), d'ailleurs, vous savez peut-être de quoi je parle.

Bref, une attitude saine et intelligente, dans la vie comme dans la survie, consiste à reconnaître ses envies pour ce qu'elles sont : des signaux que notre corps nous envoie, et qui nous renseignent sur nos besoins physiologiques ou psychologiques. Je ne dis pas qu'il faille systématiquement écouter ses envies et se laisser dominer par elles. Je ne dis pas non plus que toutes les envies soient toujours saines, ou pertinentes dans une stratégie de survie à long terme. Dans les situations de survie, nos envies sont simplement des informations précieuses et il est intelligent d'en tenir compte.

Donc... Si l'ombre des hêtres vous fait envie, restez-y donc quelques minutes... ;)

Ciao ;)

David

10 juin 2014 à 19:10:10
Réponse #8

Patapon


Yo

Bon, un petit UP parce qu'après avoir passé trois jours en plein caniard à voir vue près de 30000 personnes défilées il me semble que se soit le bon moment pour sa.  :blink:

Pour suivre, comme certain(e)s le savent, parmis mes activités je participe, l'été venu, à pas mal de manifestations médiévales, souvent sur un coin dégagé (= sans ombre  >:( ), et souvent, du coup, en plein soleil, en statique, en assurant un certains nombre d'animations. Voici donc le "protocole" que nous avons mis en place pour éviter l'hyperthermie:
  • Un grand haut-vent de couleur claire (blanc...sale ;D ) de 4x8m, pour créer un coin d'ombre pour celles et ceux qui n'ont pas besoin de trop bouger (= qui ne sont pas en anime) et qu'on encourage à rester à l'ombre.
  • Beaucoup d'eau (2 à 3 cornes de 33-45cl par heures)lorsque nous sommes sur camp. En défilé nous avons des gourdes, du coup on bois un peu moins, mais quand même suffisamment
  • PAS d'alcool
  • De la crème solaire autant de fois que nécessaire sur les partie exposées au soleil
  • Des couvres chefs (historiquement crédible: chèche, chapeau en feutre, cales, etc) qu'on humidifie (perso, j'utilise un chèche que je trempe complètement, et après l'avoir noué, j'enroule les deux bout autour du coup pour refroidir en plus le  sang)

De là, j'ai une question: un des membres du groupe qui nous a rejoins cette année, ancien milouf (10 ans), nous a dit que son instructeur l'avait menacé de trou s'il humidifiait son chèche du fait qu'en chauffant cela créait un cuisson au bain-marie. Des avis? Soyons clair: je ne sait pas dans quel coin du globe il se trouvait lorsque cela lui a été "conseillé". Nous, par ici, on était autour des 800m d'alti, dans un climat tempéré... edit: avec une température de 34-35°

Tcho

Hugo
« Modifié: 10 juin 2014 à 22:59:03 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

10 juin 2014 à 20:18:57
Réponse #9

guillaume



De là, j'ai une question: un des membres du groupe qui nous a rejoins cette année, ancien milouf (10 ans), nous a dit que son instructeur l'avait menacé de trou s'il humidifiait son chèche du fait qu'en chauffant cela créait un cuisson au bain-marie. Des avis? Soyons clair: je ne sait pas dans quel coin du globe il se trouvait lorsque cela lui a été "conseillé". Nous, par ici, on était autour des 800m d'alti, dans un climat tempéré...


Je ne vois pas ce qui pouvait empêcher l'eau de s'évaporer. De là, il y a automatiquement des calories de perdues ;).

a+

10 juin 2014 à 20:50:36
Réponse #10

AC


un des membres du groupe qui nous a rejoins cette année, ancien milouf (10 ans), nous a dit que son instructeur l'avait menacé de trou s'il humidifiait son chèche du fait qu'en chauffant cela créait un cuisson au bain-marie. Des avis? Soyons clair: je ne sait pas dans quel coin du globe il se trouvait lorsque cela lui a été "conseillé".

En milieu chaud et humide, genre 40°C et 100% d'humidité relative (jungle amazonienne ?), je veux bien croire que c'est contre-productif.

10 juin 2014 à 20:51:46
Réponse #11

Patapon


Je ne vois pas ce qui pouvait empêcher l'eau de s'évaporer. De là, il y a automatiquement des calories de perdues ;).

a+

Merci Guillaume  :up:

C'est ce que je me suis dis aussi: il a due recevoir ce conseil dans une coin bourré d'humidité.

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

10 juin 2014 à 21:47:05
Réponse #12

Copper Jack


Tiens, j'étais persuadé que l'hydrocution était une légende.
J'ai rien trouvé de précis là-dessus dans le forum. Quelqu'un est chaud pour faire un point sur le sujet ?

10 juin 2014 à 22:46:27
Réponse #13

azur


De là, j'ai une question: un des membres du groupe qui nous a rejoins cette année, ancien milouf (10 ans), nous a dit que son instructeur l'avait menacé de trou s'il humidifiait son chèche du fait qu'en chauffant cela créait un cuisson au bain-marie. Des avis? Soyons clair: je ne sait pas dans quel coin du globe il se trouvait lorsque cela lui a été "conseillé". Nous, par ici, on était autour des 800m d'alti, dans un climat tempéré...
Dans le désert et par 50°C à l'ombre (j'ai mesuré 64°C en plein soleil), le seul danger à mouiller le cheich est d'avoir un peu frais!
En milieu humide type forêt tropicale, le cheich finirait de toute façon mouillé, mais j'ai rarement vu en utiliser dans ces régions: ça ne ferait que maintenir une humidité sur la peau, voir d'abriter des parasites, avec tous les risques que ça comporte!

Ne s'agissait-il pas d'un ancien marin? Les exercices incendie dans la marine nationale sont les seuls endroits où j'ai entendu parler de brulure par évaporation de l'humidité contenue dans le linge de corps (et c'est pris très au sérieux par les équipes incendie)

EDIT: à bien relire ton message, la réflexion de ton militaire n'est pas si bête: dans le désert, nous n'utilisions un cheich mouillé qu'étendu sur le corps. Roulé autour du cou (et exposé au soleil), l'eau située dans les fibres extérieures s'évaporera vite, mais l'eau située contre la peau, sous le tissu compressé aura beaucoup plus de mal à s'évacuer. Avec les températures du désert, il n'est effectivement pas exclu que l'eau, en chauffant, favorise des brulures.
Au cours d'un convoi, il y a 1 an, un médecin à mesuré un blindage avec son thermomètre à infrarouge: 75°C à la surface! La température de l'eau pour infuser le thé...
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

10 juin 2014 à 22:51:52
Réponse #14

Patapon


Ne s'agissait-il pas d'un ancien marin? Les exercices incendie dans la marine nationale sont les seuls endroits où j'ai entendu parler de brulure par évaporation de l'humidité contenue dans le linge de corps (et c'est pris très au sérieux par les équipes incendie)

Nop: il était opérateur radio dans l'infanterie....mais comme il a fait le Tchad, et qu'il a fait 10 ans dans l'armée, on peu en déduire que ce n'était pas hier  :D , donc...

EDIT:
EDIT: à bien relire ton message, la réflexion de ton militaire n'est pas si bête: dans le désert, nous n'utilisions un cheich mouillé qu'étendu sur le corps. Roulé autour du cou (et exposé au soleil), l'eau située dans les fibres extérieures s'évaporera vite, mais l'eau située contre la peau, sous le tissu compressé aura beaucoup plus de mal à s'évacuer. Avec les températures du désert, il n'est effectivement pas exclu que l'eau, en chauffant, favorise des brulures.
Au cours d'un convoi, il y a 1 an, un médecin à mesuré un blindage avec son thermomètre à infrarouge: 75°C à la surface! La température de l'eau pour infuser le thé...

Je ne pense pas qu'elle était stupide, simplement peut être adaptée au lieu où lui se trouvait à ce moment là.

Tcho et merci pour ces renseignements!

Hugo
« Modifié: 10 juin 2014 à 23:01:45 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

10 juin 2014 à 23:17:01
Réponse #15

musher


Lorsque j'étais Scout (c'est pas d'hier non plus  ;) ), on avait l'habitude de remplir nos chapeaux (ancien chapeau de brousse) lorsque on croisait une fontaine ou un ruisseau et on se le renversait plein sur la tête.
Un chef, ancien militaire, nous engueulait régulièrement car il nous disait qu'on allait choper des champignons dans les cheveux.

Pour les pompiers, la transpiration est effectivement un risque de brulure car l'eau étant plus conductrice que leur vétement de protection, leurs vétements mouillés sont moins isolants à la chaleur. 

Les oeufs sur plat sur un blindage dans le désert n'est pas une légende.
Un ancien de la 1ère DFL l'a fait en 42, un copain de classe en 84 et un copain (plus jeune) l'année dernière au Mali.

10 juin 2014 à 23:28:56
Réponse #16

azur


Lorsque j'étais Scout (c'est pas d'hier non plus  ;) ), on avait l'habitude de remplir nos chapeaux (ancien chapeau de brousse) lorsque on croisait une fontaine ou un ruisseau et on se le renversait plein sur la tête.
Un chef, ancien militaire, nous engueulait régulièrement car il nous disait qu'on allait choper des champignons dans les cheveux.
Des moisissures sur le chapeau en coton, peut-être...
Mais des champignons dans les cheveux, moyennant un lavage quotidien au savon, c'est moins probable.

C'est parfois un peu le "souci" avec les anciens militaires: ils veulent appliquer en métropole ce qu'ils ont appris ailleurs... mais le climat français ne présente pas les mêmes risques que le Sahara ou la forêt amazonienne.
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
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Boviner, c'est contourner par le centre...

14 juin 2014 à 12:57:29
Réponse #17

Cocoeau


J'ai lu ici sur plusieurs sujets que pour lutter contre l'hypothermie, il fallait placer une chaufferette sous l'aisselle. Est-ce valable pour faire baisser la température en cas d'hyperthermie ?
Contexte : je suis malade depuis 3 jours, d'un gros rhume totalement hors-saison. Hier soir, j'avais de la fièvre, et comme d'habitude je monte très très vite et me retrouve à 40°. Je descends donc dans la cuisine, me fais une aspirine* et un gant humide pour faire baisser la fièvre. Quand j'étais gosse on m'a habituée à poser ce gant sur le front ou le cou. J'ai donc commencé comme ça et puis j'ai réfléchi... Et pensé au forum. J'ai glissé le gant sous mon aisselle.

Je me suis rapidement sentie mieux... Mais ç'aurait pu être le cas en plaçant mon gant sur le front. Est ce que ce que j'ai fait était vraiment une bonne idée et pensez-vous que cela aie pu changer quelque chose ?

* Pour les nouveaux : l'aspirine / acide acétylsalicylique est un médicament comportant beaucoup plus d'effets indésirables que le paracétamol, ainsi qu'un risque accru d'allergie. Je le prends en connaissance de cause et sur avis médical.

14 juin 2014 à 13:47:14
Réponse #18

Spip


Dans le manuel de la BSPP, il est indiqué en cas d'hyperthermie ce qu'indiquait David à savoir mettre de l'eau en quantité modérée sur le corps, et ils ajoutent la possibilité de mettre de la glace (j'imagine dans un linge ou une poche comme pour une amputation) sous les aisselles et l'aine.

Citation :
B.3 Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des
gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
1 Installer la victime à l’abri, dans un endroit frais.
2 Respecter la position qu’elle adopte spontanément,
si elle est consciente.
3 Contrôler la température régulièrement.
4 Déshabiller la victime complètement si possible, à
l’exclusion des sous-vêtements.
5 Donner à boire de l’eau, par petites gorgées si la victime
est consciente et ne vomit pas. L’apport de sel pourra se
faire dès l’arrivée des secours médicalisés.
6 Refroidir à l’aide de linges humides sur le corps, de glace
aux plis de l’aine et au creux des aisselles, d’un ventila-
teur ou mieux avec les éléments du « lot canicule ».

14 juin 2014 à 14:22:46
Réponse #19

Cocoeau


Avec la canicule qui règne en ce moment, je n'ai pas pu m'installer dans un endroit frais. A part ça j'ai plutôt bien géré donc.
Ca va que la fièvre ne m'a jamais fait délirer ou perdre conscience, même haute, parce que je serais dans la m*rde, toute seule !
Concernant la glace en effet ça me semble une mauvaise idée de la mettre en contact direct avec la peau, mieux vaut l'emballer dans un linge. Là en l'occurrence je n'avais pas de glace.

14 juin 2014 à 20:35:53
Réponse #20

azur


Dans le manuel de la BSPP, il est indiqué en cas d'hyperthermie ce qu'indiquait David à savoir mettre de l'eau en quantité modérée sur le corps, et ils ajoutent la possibilité de mettre de la glace (j'imagine dans un linge ou une poche comme pour une amputation) sous les aisselles et l'aine.
ça me parait assez logique, finalement: ces deux points permettent d'influer plus aisément sur la température des artères fémorales et brachiale, ce qui fait varier la température du membre de façon homogène.
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
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Boviner, c'est contourner par le centre...

17 juin 2014 à 01:00:22
Réponse #21

Patapon


à bien relire ton message, la réflexion de ton militaire n'est pas si bête: dans le désert, nous n'utilisions un cheich mouillé qu'étendu sur le corps. Roulé autour du cou (et exposé au soleil), l'eau située dans les fibres extérieures s'évaporera vite, mais l'eau située contre la peau, sous le tissu compressé aura beaucoup plus de mal à s'évacuer. Avec les températures du désert, il n'est effectivement pas exclu que l'eau, en chauffant, favorise des brulures.
Au cours d'un convoi, il y a 1 an, un médecin à mesuré un blindage avec son thermomètre à infrarouge: 75°C à la surface! La température de l'eau pour infuser le thé...

Simplement pour info, il avait reçu l'ordre de ne pas mouiller le chèche dans le Sahara....donc on est bien dans cette situation là.  :up:

Tcho

Hugo
« Modifié: 17 juin 2014 à 01:50:11 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

01 mai 2018 à 00:38:06
Réponse #22

Patapon


Yo,

Un petit up annuel, avec un petit retour.

Il y a une 10ène de jours je faisais parti des équipes de secours déployées autour d'un marathon, puis d'un semi marathon. Les conditions étaient difficiles puisqu'il faisait chaud et, pour tout arranger, c'était un des premiers coup de chaud de l'année (peu d'acclimatation).

Si le marathon du matin c'est assez bien passé, le semi marathon de l'après midi a été assez difficile. Nous avons rencontré énormément de cas d'hyperthermie, jusqu'à des stades 3, avec des victimes quasiment évanouies (phases d'éveil et de perte d'orientation importante), voir une avec un pci.

La conduite à tenir était assez simple: prendre contact avec la victime, évaluer son niveau de conscience, passer un bilan au PC qui prenait la décision de l'évac ou pas. Pour la mise au repos, j'ai appliqué plusieurs fois la méthode de la couverture de survie, et ça a plutôt pas mal marché, à savoir: j'ai eu la chance d'avoir des victimes qui se sont couchées d'elle même dans l'herbe (donc pas de chute et pas de contact avec le bitume). De là, on utilisait une couverture de survie légère en pare-soleil, tout en parlant à la victime pour s'assurer de son état de conscience (si perte => PLS). Assez vite (2 - 5min), la victime était de nouveau consciente (un peu vaseuse) et son état s'améliorait. Lorsque l'état de conscience le permettait - et que la personne était ok - on lui fillait à boire, mais dans la plupart du temps ces cas là étaient hydratés

Les principales emmerdes étaient lorsqu'en plus de l'hyperthermie, on avait une déshydratation. Il y avait pas mal de point de ravitaillement donc l'eau ne manquait pas. Le problème arrivait surtout aux personnes ne pouvant plus rien avaler, mais qui pourtant s'entétait (j'ai personnellement empêcher un type de repartir tant qu'il ne pouvait rien avaler). Dans le cas d'une victime, présentant un trouble de la conscience, une hyperthermie et une déshydratation, la mise au repos n'améliore pas l'état (mais permet qu'il ne se détériore pas plus du fait de la chaleur), et dans ces cas là, ça se fini souvent (une vingtaine cette année) à l'hôpital. En attendant, la conduite à tenir est la même, arroser est utile car la personne aura la peau sèche et ne transpirera plus, où l'utilisation de poche de froid. Dans tout les cas, un support médical est là bienvenu, voir indispensable* (pour la petite histoire, l'an dernier sur un cas comme ça, j'ai passé le transport avec une ampoule d'adré confiée par le médecin dans les mains, prête à l'emploi. La victime à fait 3 semaines de soins intensifs, qui ont permis de sauver ces reins).

Tcho

Hugo

*dépendant de l'avis médical
« Modifié: 01 mai 2018 à 09:33:08 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

01 mai 2018 à 11:46:42
Réponse #23

Chill


Salut,

Prépares-tu ton CAP de Toubib ?  ;D
Peux-tu préciser, pour le commun, les termes en gras, SVP ?

Citation de: Hurgoz
Il y a une 10aine de jours je faisais parti des équipes de secours déployées autour d'un marathon, puis d'un semi marathon. Les conditions étaient difficiles puisqu'il faisait chaud et, pour tout arranger, c'était un des premiers coup de chaud de l'année (peu d'acclimatation).

Si le marathon du matin s'est assez bien passé, le semi marathon de l'après midi a été assez difficile. Nous avons rencontré énormément de cas d'hyperthermie, jusqu'à des stades 3, avec des victimes quasiment évanouies (phases d'éveil et de perte d'orientation importante), voir une avec un pci.

Pour un "Stade 3" au sens du Manitou, as-tu utilisé les instruments de diagnostique ?

La différence entre Insolation et Coup de chaleur/hyperthermie reste souvent délicate.
Je me permet de résumer ce qui est normalement enseigné aux équipes de secours civiles :

Accident d’exposition à la chaleur
Insolation
Définition :
   Détresse neurologique consécutive à une exposition prolongée au soleil.
Signes :
   •Temps ensoleillé
   •Maux de tête (céphalée)
   •Peau sèche, rouge et chaude
   •Peu ou pas de sueur
   •Température élevée
Risques :
   Détresse neurologique : inconscience, crise convulsive
Conduite à tenir :
   •Soustraire à la cause : mettre à l’ombre, au repos, allongé tête surélevée tant que conscient
   •Vérifier l’adaptation de la tenue au climat
   •Réaliser un bilan secouriste, prendre la température si possible, réaliser les gestes urgents
   •DEMANDER UN AVIS MEDICAL
   •Sur avis médical, refroidir tête et nuque, voir le corps entier, par application d’un dispositif réfrigérant (linge humidifié)
   •Surveiller attentivement et réconforter :
         Réponses cohérentes, bonne orientation temps/espace
         Ventilation ample, régulière et silencieuse, 12 < V < 20
         Pouls périphérique chiffrable, régulier ; 60 < π < 80

Coup de chaleur
Définition :
   Détresse d’expression circulatoire consécutive à l’exposition prolongée à la chaleur, l’effort physique favorise sa survenue.
Signes :
   •Maux de tête
   •Sueurs importantes
   •Crampes musculaires
   •Fatigue intense
   •Nausées
   •Température normale ou peu élevée.
Risques :
   •Déshydratation
   •Détresse circulatoire pouvant évoluer vers un décès chez les personnes isolées (canicule 2003)
Conduite à tenir :
   •Soustraire à la cause : mettre à l’ombre, au repos dans la position où elle se sent le mieux
   •Faire boire par petites gorgées si AUCUN trouble de la conscience et PAS de nausée
   •Exposer au courant d’air, utiliser un brumisateur ou appliquer de la glace sur protocole
   •Réaliser un bilan secouriste, avec prise de la température, et réaliser les gestes urgents
   •DEMANDER UN AVIS MEDICAL
   •Surveiller attentivement la fonction circulatoire et réconforter :
         Fréquence - 60 < π < 80
         Rythme - régulier
         Force - pouls périphérique chiffrable
         Coloration/recoloration - ongles, lobes
         Aspect de la peau (marbrures, lividité, …)   


On peut évidemment en savoir plus, mais utiliser un référentiel partagé avec l'interlocuteur évite les erreurs d'interprétation et les conclusions erronées.

Un futur sujet de topic dans "la-mine.net" ?

    Chill.
« Modifié: 01 mai 2018 à 22:02:22 par Chill »
"Un sauveteur isolé est en mauvaise compagnie."

01 mai 2018 à 17:16:15
Réponse #24

Patapon


Salut,

Prépares-tu ton CAP de Toubib ?  ;D

Comme dit: sur un dispo, en lien avec un pc et des médecins. Donc non, pas de cap toubib.

Maintenant, le message, dans le cas d'un secouriste isolé, c'était qu'après avoir passé un bilan avec les info disponibles (circonstanciel, état de conscience, pouls, rithme resp., peau chaude/froide, sueur oui/non, TRC) aux autorités compétente, en attendant des secours il est vraiment rentable de mettre la victime à l'abris de la chaleur.

Fin de la discussion pour moi
« Modifié: 01 mai 2018 à 21:40:52 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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