Tous de retour vivants, par contre cuits, hier soir dodo à 21h!
Finalement nous avons bien eu quelques imprévus. Mais bon sinon ça n'aurait pas été rigolo!
Arrivés sur les lieux, nous posons les voitures près d'une maison vide, sans doute une résidence secondaire. Les petits sont super excités et commencent à courir de partout, il faut les canaliser sinon on va en perdre un! On s'engage sur le chemin qui borde la maison, le coin est plus bas paraît-il (ce n'est pas moi qui ai fait le repérage). C'est vachement beau... sauf que.... nous nous trouvons nez à nez avec un panneau "réserve de faune sauvage, camping et baignade interdits" (chasse et pêche aussi donc...). Hum... Après un temps d'hésitation nous décidons de descendre la rivière pour trouver un endroit plus approprié et plus tranquille (là il y a tout de même un certain nombre de promeneurs...).
Uploaded with [URL=http://imageshack.us]ImageShack.usAu cours de cette petite marche nous ramassons de la menthe et de la mélisse et quelques écorces de bouleau. Et nous constatons que l'eau n'est pas franchement claire... il sera difficile de la boire, même si on la filtre avec des T-shirts (les mamans n'ont pas confiance), il faudra donc y aller mollo avec l'eau potable.
Nous trouvons un petit bois qui a l'air bien sympa qui monte au dessus de la rivière et nous décidons d'aller voir. On tombe un peu plus loin sur un coin pla, qui sera assez loin de l'eau pour ne pas être trop froid, et entouré de végétation dense (on sera abrités du vent, nikel!). Par contre c'est blindé de fougères. Elles sont sèches, et feront de supers tapis de sol sous les tentes! On met donc les petits au boulot. Un des mecs déblaie à la machette (et oui il avait emporté ça le malin!) et les petits se chargent de ramasser derrière et de faire les "lits".
Pour la suite, et vu le temps déjà perdu, nous décidons de nous diviser en deux groupes : les filles à la cueillette, les garçons au camp.
La cueillette n'est pas si mauvaise... quelques girolles, un gros bolet des pins, des mousserons violets*, un bolet erythropus*, des cynorhodons, des aiguilles de pin (les pins sont hauts ces enf**rés...pas de branche basse... on doit jouer aux singes...), par contre les noisettes sont toutes au sol mangées par les vers (non!On oublie, je suis ver-étarienne!), le sureau c'est fini et les mûres pareil, pffff... On ne ramasse pas le PQ sauvage puisqu'il y en a plein près du camp, d'ailleurs on y retourne, cela fait plus d'une heure que nous sommes parties et il est temps, nous avons laissé des garçons jouer avec une machette, on ne sait jamais^^
De retour au camp, tout est prêt ou presque : les tentes sont montées, la place du feu est relativement bien dégagée (il reste quelques racines de fougères mais on les arrachera après). Les petits sont allés choper des galets à la rivière pour faire le foyer, les garçons des pierres plates pour faire des plaques de cuisson. Les pauvres se font attaquer par des plantes sauvages à piquants (dont je ne connais pas le nom mais je cherche : plante à zoochorie qui n'est ni de la bardane, ni du grillet, ni de l'aigremoine, la graine est triangulaire avec deux petits aiguillons au bas du triangle, si vous avez des idées...), et nous passons une heure de plus (nous = les filles) à épiler les polaires et les jeans car, ça gratte (et surtout les mecs, ça chouine quand ça gratte).
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ImageShack.usJe me mets ensuite à faire la bouffe avec de l'aide pendant qu'un des mecs essaie d'allumer le feu. Le briquet à magnésium c'est sympa, mais faut savoir s'en servir
Résultat, obligés d'allumer avec du PQ (caisse de secours) car tout ce que nous avions trouvé pouvant potentiellement servir de combustible de départ était trop humide (lichens+ brindilles)... Je fais des galettes avec la farine. Le pétrissage en zone forestière est assez délicat, mais je finis par réussir à faire des trucs qui ressemblent à quelque chose (comme des fougasses, garniture à l'intérieur, découpe sur le dessus) et on se pose enfin près du feu, ouf.
Là on prend une bonne leçon : cuire sur le feu c'est long! Tout le monde est affamé et une mutinerie s'engage pour l'ouverture des victuailles de secours : le saucisson et le fromage, ça passe bien quand même avec un ptit coup de rouge (ben ouais fat laisser l'eau potable pour les petits!) ^^
Chouette soirée en tous cas! Hormis une bonne entaille dans le pouce (trop de précipitation dans le découpage du sosse, boulette que je suis). Même les galettes ont fini par cuire et c'était plutôt pas dégueu!
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ImageShack.usLes difficultés sont venues dans la nuit. Avec le froid. Je n'avais pas mesuré que mon duvet était merdique à ce point. Je me pèle malgré mes sous vêtements en thermolite que j'utilise aussi pour la bécane (et qui marchent d'habitude!) et une grosse polaire en polartech... du coup j'ai peur que mon fils se gèle aussi, même si je lui ai mis le duvet le plus chaud (le sien est, a priori, adapté à ces températures): réveil toutes les heures pour vérifier qu'il n'est pas tout bleu et respire encore -_- (j'apprends le lendemain que je n'ai pas été la seule à faire ça... les garçons par contre ont ronflé comme des sonneurs et ne se sont pas vraiment posé de questions pour les petits).
Au petit matin, rallumer le feu est prioritaire et salutaire pour tous. Je ne suis pas la seule à m'être gelée, les autres avaient une tente d'été et ont eu froid, malgré de bons duvets. Et là, la tisane aux aiguilles de pin ...
Un vrai bonheur. Idem pour la galette sucrée miel/noisettes pilées entre les pierres et raisins secs issus de la caisse de secours.
Le soleil étant là il fait moins froid. Les petits se font une chouette cabane pendant que nous rangeons, il est en effet temps de rentrer en effaçant toute trace de notre passage. Nous n'avons plus d'eau potable donc...
Enfin tout ça pour dire qu'on a tous appris plein de choses, grands et petits, et qu'on s'est quand même bien marrés. A refaire, avec quelques corrections toutefois (notamment être intraitable sur le matériel et les vêtements, ne pas se dire "ça ira bien" en mode optimiste, prévoir mieux que le feu pour cuire la bouffe - tester la fabrication d'un four par exemple - et apprendre à se servir au préalable du nouveau matériel que l'on emmène, prévoir plus d'eau potable ou au moins des moyens de décontamination/filtration, etc)
*celui là je l'aime beaucoup, aussi bon qu'un cèpe et généralement pas verreux. Personne ne le cueille en plus vers chez moi, ils ont peur de se gourer avec le Satan, alors que c'est simple pourtant : boletus erythropus = pied rouge, mousse rouge, chapeau marron/Satan = pied rouge, mousse rouge MAIS chapeau beige, en tous cas clair... attention aussi au bolet à beau pied qui n'est pas toxique mais amer, il est comme l'erythropus mais la mousse est jaune.
PS : je retiens pour le sifflet, super idée, là on a mis le chien à contribution mais c'était un peu galère (on a compté essentiellement sur lui pour nous retrouver le camp). Idem pour les couteaux non pliables, mais ce sera plus pour le printemps ou l'été quand nous déciderons de construire nous-mêmes notre abri. Merci