Passons directement à l’étape suivante ; le decirage.
Le moule et le couvercle en terre sont donc placés dans le pôele à bois de mon atelier (tête en bas pour le moule), qui va servir ici de four.
Ils resteront dans le poêle jusqu'à la fin de la combustion du bois, c'est-à-dire environ trois heures. Cette étape est primordiale puisqu’elle permet de chasser toute la cire, qui laisse ainsi son empreinte dans la terre.
Lorsque le moule est refroidi, il est installé dans du sable en vue de la coulée.
Le sable permet à la fois de maintenir vertical le moule, de lui éviter un choc thermique et de le contenir en cas d’éclatement lorsque le bronze en fusion est versé à l’intérieur.
Pendant que le moule refroidit, le feu de forge est allumé.
Le creuset contenant le métal prêt à la fusion est ensuite placé dans le foyer juste au dessus de l’arrivée d’air, l’endroit le plus chaud. Le creuset est ensuite recouvert de son couvercle, afin que les braises ne tombes pas dans le métal en fusion.
La soufflerie est ensuite allumée pour atteindre la température nécessaire à la coulée, c'est-à dire 200° au dessus de la température de fusion qui est d’environ 980° pour les bronzes classiques et légèrement plus pour les alliages utilisés en plomberie comme le notre. Afin d’atteindre plus rapidement la température voulue, le foyer est réduit à l’aide de quatre pierres. Ceci a pour effet de concentrer la chaleur, rendant ainsi le foyer plus efficace tout en consommant moins de combustible.
La température de fusion est ainsi rapidement obtenue, du verre pilé est alors ajouté au métal. En fondant, ce verre capturera ainsi les impuretés flottant à la surface du métal.
Il suffit ensuite d’enlever la pâte de verre à la surface du métal qui entraînera avec elle une grande partie des corps étrangers.
A cet instant, le métal est prêt à être coulé. Le creuset est donc saisi à l’aide de pinces chauffés pour éviter le choc thermique et précautionneusement vidé dans le moule par le cône prévu à cet effet.
Il faut ensuite laisser le métal se reposer jusqu'à ce qu’il soit tout a fait froid, on peut ensuite briser le moule et vérifier le résultat. Ce moment est crucial, c’est la révélation.
La pièce est donc brute de fonte, on remarque alors les imperfections et les ratés. Les barbures nous montrent la présence de fissures à l’intérieur du moule, ce qui est normal puisqu’il n’a pas eu le temps de sécher convenablement. L’aspect poreux de la pièce nous indique quant à lui la présence de bulles dans la pâte, provenant soit de résidus de cire, soit de bulles d’air emprisonnées lors la coulée. Auquel cas, cela signifierai que le métal a été versé trop rapidement, empêchant l’air de se libérer.
Finitions à la lime, la surface de notre objet n’étant pas parfaite, nous nous bornerons à une finition grossière.
Et voilou !!!!!!